Histoire de Microsoft et chronologie
Histoire de Microsoft
La société Micro-Soft est née en avril 1975, à Albuquerque, dans le Nouveau-Mexique, du besoin de deux étudiants américains, Bill Gates et Paul Allen, de formaliser la vente de l’interpréteur de langage informatique BASIC : Altair Basic qu’ils avaient acheté à partir d’un freeware, pour ce qui est considéré comme le premier ordinateur personnelaméricain, l’Altair 8800, de la société MITS, avec le premier langage de programmation pour micro-ordinateur de l’histoire de l’informatique. La marque Microsoft (originalementMicro-Soft, le trait d’union disparaissant quelques années plus tard) fut déposée le 26 novembre 1976.
Ce premier contrat de Microsoft représenta le véritable tour de force de Bill Gates, étant peut-être même plus important pour cette société que le rôle que jouera ensuite MS-DOS : contrairement à ce qui se faisait à l’époque, où les constructeurs achetaient aux éditeurs leurs logiciels avec tous les droits, Bill Gates et Paul Allen demandèrent de recevoir chacun trois mille dollars pour leur Altair Basic tout en restant propriétaires, et ne concédèrent qu’une licence à MITS, qui devait leur reverser trente-cinq dollars par exemplaire distribué. À titre indicatif le prix de vente de l’Altair 8800 étant de 397 dollars, la licence de Microsoft en représentait donc 8,8 %. C’est ainsi que le BASIC de Microsoft se retrouva dans deux micro-ordinateurs populaires introduits en 1977 : le PET de Commodore et le TRS-80 de Tandy.
Avant la sortie de MS-DOS en 1981, Microsoft poursuivit son développement en produisant divers compilateurs de langages de programmation comme ceux concernant les langages Fortran ou COBOL.
Au cours de cette période, l'informatique évolue et dépend moins des "grands systèmes IBM", les constructeurs proposant une informatique plus décentralisée. En 1980, IBMs’apprêtant à lancer l’IBM PC, a demandé son BASIC (dont une version en mémoire ROM) à Microsoft. IBM a, par ailleurs, demandé à la société Digital Research, dirigée parGary Kildall de lui fournir une version de son système d’exploitation CP/M.
L’histoire du contrat manqué par Gary Kildall est très controversée, cependant la version avancée par de nombreuses personnes, dont Tim Paterson, qui sera bientôt amené à travailler pour Microsoft, et la moins contestée, affirme que Kildall et son ancienne épouse, Dorothy McEwen, auraient refusé de signer un accord de confidentialité. De plus, ils ont refusé de modifier CP/M-86, ont demandé une redevance plus élevée, et surtout, le CP/M 86 étant totalement exempt de bogue, n’ont pas autorisé IBM à en modifier le codage.
IBM se tourna alors vers Microsoft, et voulut sous-traiter CP/M pour l’IBM PC. Le contrat avec Microsoft ne le permettant pas, celui-ci dépensa 25 000 $ en décembre 1980 pour une licence non exclusive pour un système d’exploitation, disponible à un stade expérimental, clone de CP/M, le QDOS (Quick and Dirty Operating System, système d’exploitation vite et mal fait). En mai 1981, Microsoft engagea Tim Paterson pour porter QDOS sur l’IBM PC. En juillet 1981, Microsoft acheta tous les droits sur 86-DOS pour cinq mille dollars. IBM vit ainsi sauvé son projet d’IBM PC, mais au prix, qu’elle ignora, de la perte de sa position dominante : cet accord va permettre de réaliser des clones, et surtout, à IBM d’empocher des redevances sur le MS-DOS pour les correctifs qu’elle y a apportés (débogage). IBM avait détenu jusqu’à 66 % du marché des mainframespropriétaires ; sa part du marché des PC ne dépassa jamais un maximum de 21 %, atteint vers 1983, puis a décliné pour placer ce constructeur derrière Dell et Compaq(aujourd’hui intégrée par Hewlett-Packard), situation devenue marginale, inimaginable en 1981.
Microsoft vendit donc à IBM des licences pour ce système d’exploitation tiers, le 86-DOS, écrit par Tim Paterson de Seattle Computer Products pour le microprocesseur Intel 8086 (le Intel 8088 qui équipa le Compatible PC est compatible avec le Intel 8086, et juste un peu moins rapide que ce dernier, et possède le même langage machine). Le MS-DOS devint ainsi l’un des trois systèmes d’exploitation disponibles pour l’IBM PC, avec CP/M 86 (Gary Kildall mis face à une concurrence a fini par se laisser convaincre) et PC/IX, une version d’UNIX ne possédant pas de mode de protection mémoire. Microsoft a acheté pour 50 000 dollars le logiciel qui va ériger son empire, même si elle a dû en compléter le développement pour répondre au cahier des charges d’IBM. Celui-ci fut édité sous le nom d’IBM PC-DOS 1.0 lors de l’introduction des IBM PC sur les marchés anglophones, le 12 août 1981. Étant plus léger, moins cher et rendu plus disponible que ses deux concurrents, il devint rapidement le système d’exploitation installé d’office sur les IBM PC, puis plus tard des Compatible PC.
Comme pour le BASIC, Microsoft s’est réservé le droit de vendre des licences à d’autres constructeurs sous le nom de MS-DOS. Avec l’essor des Compatible PC dès le milieu des années 1980 (de Texas Instruments, Compaq, Seiko Epson, Thomson, Amstrad…), MS-DOS s’imposa rapidement et devient de facto la plate-forme de référence professionnelle, et un monopole, selon les points de vue. En 1987, des milliers de constructeurs de compatible PC existaient dans le monde, et tous sans exception avaient un point de passage obligé qui était le système d’exploitation de Microsoft, le plus performant de tous, dans un souci, crucial pour le monde professionnel, d’unité, de standardisation, et de portabilité de tous les ordinateurs compatible PC.
D’abord simple environnement graphique pour MS-DOS, Windows est devenu entre 1993 et 2001Note 2 plus tard un système d’exploitation à part entière. Quelques coups de stratégie de marketing ne sont pas étrangers à ce succès, comme l’ajout de trois touches « Windows » sur les claviers afin de marquer celui-ci dans l’esprit du consommateur comme « étant fait pour Windows » et marginaliser ainsi le concurrent potentiel OS/2 développé par IBM, et codéveloppé initialement par Microsoft et IBM, jusqu’au divorce officiel entre les deux sociétés en septembre 1991. Selon Microsoft, un soin particulier a également été apporté aux questions d’ergonomie, et en particulier à la question despolices de caractères typographiques, dès les versions 3.0 (Adobe Type Manager) et 3.1 (TrueType) de Windows.
Bien des années plus tard, Microsoft affirmera considérer son avance sur le plan de l’ergonomie comme l’atout qui permettra à Windows de survivre face à la concurrence libre de Linux et de KDE/GNOME. De fait, Microsoft consacre une part très importante de son budget aux questions d’ergonomie : un service observe toutes les hésitations d’utilisateurs novices, pour rendre les menus plus clairs, démarche fastidieuse et rarement réalisée sur des logiciels gratuits.
Windows est alors devenu le standard micro-informatique de facto solidement soutenu par l’effet réseau indirect de milliers de logiciels et de périphériques matériels spécifiques à Windows qui ont nécessité des milliards de journées/hommes de développement.
Quelques-uns s’y risqueront : Go Software, avec un produit performant, rapide, et très riche en fonctionnalités, mais alors que beaucoup d’applications sont déjà portées ou en cours de portage sous Windows (Go se reconvertira dans les interfaces de téléphones mobiles), ou Be Inc. avec le système d’exploitation BeOS, créé par Jean-Louis Gassée, ancien patron de la R&D d’Apple. L’élaboration d’un produit capable de rivaliser avec Windows impliquerait de disposer, comme Microsoft, de revenus réguliers pendant les années nécessaires au développement d’un tel système. Or, le temps que celui-ci soit développé, Microsoft aurait déjà pris de l’avance, et éventuellement modifié les standards. La société Be propose tout de même BeOS, orienté d’emblée dans la gestion de la vidéo : ce système d’exploitation ne décollera jamais vraiment hors d’un cercle de passionnés. Et Be intentera d’ailleurs un procès antitrust contre Microsoft pour abus de position dominante, qui s’achèvera par un accord financier à l’amiable entre les deux sociétés.
En 1986 Microsoft lance l'environnement graphique Windows 1.0, peu après la sortie des produits concurrents GEM de Digital Research et Mac OS de Apple. La version 1.0 deWindows, rudimentaire - les fenêtres ne peuvent même pas se recouvrir -, n’inquiète pas sérieusement Apple, qui ne réagit pas. La version 2.0 est une concurrence plus sérieuse, et Apple intente un procès contre Microsoft pour plagiat, peu de temps après avoir intenté un procès similaire contre Digital Research. Cette dernière usa de tous les moyens légaux pour faire traîner le procès en longueur. Apple perdit définitivement son procès contre Microsoft en appel en 1994. Apple, en situation financière délicate, menaça ensuite d'attaquer à nouveau Microsoft, ce qui aboutit à un règlement à l’amiable[réf. nécessaire] en 1997, au moment du retour de Steve Jobs à la tête d’Apple, appelé « paix Apple-Microsoft de 1997 l'a sorti de grosses difficultés ».
Cet accord comprenait une prise de participation temporaire de Microsoft dans le capital d’Apple (à hauteur de 150 millions de dollars soit 6 % du capital de la pomme), et l’obligation pour Microsoft de développer Internet Explorer et Microsoft Office pour Mac OS au moins jusqu’en 2002. En échange, Apple abandonnait ses poursuites.
Pendant douze ans et demi, Microsoft a conservé le record de la plus grande capitalisation de l'histoire boursière, avec le niveau de 620,58 milliards de dollars atteint le 30 décembre 199910. Le 20 août 2012, ce record est battu par Apple, à 622,10 milliards de dollars, grâce au succès populaire de l'iPad211.
Un facteur important de l’adoption généralisée de Windows a été son rôle d’interface non seulement graphique, mais également de pilotes. Sous MS-DOS, chaque éditeur delogiciel devait développer individuellement la gestion de tout le panel des milliers de périphériques compatible PC existants et à venir. Tâche colossale que les éditeurs de logiciels n’ont plus à gérer sous Windows dans la mesure où celui-ci se charge de gérer lui-même en standard tous les pilotes de périphériques de l’univers compatible PC.
L’histoire de Microsoft ne se résume cependant pas à celle de Windows. D’autres pans importants de l’activité de Microsoft ont permis sa croissance :
Ses logiciels d’application commercialisés maintenant autour de la suite Microsoft Office. Au départ, il s’agissait de Multiplan, qui concurrençait notamment Lotus 1-2-3, et Word, qui concurrençait Wordperfect. Le passage à Windows et l’intégration sous forme de suite de ces logiciels, complétés par Powerpoint, et en 1997, d’Outlook, ont permis à Microsoft de générer un nouveau pôle et une nouvelle dominance représentant un chiffre d’affaires du même ordre de grandeur que celui de Windows.
Son activité dans les logiciels pour serveurs, qui a démarré en 1990, avec LAN Manager, un système d’exploitation réseau surcouche d’OS/2. S’ensuivit la version serveur deWindows NT, devenu Windows Server qui bénéficia d’une part de marché mondiale supérieure à 65 %, et qui a signé le déclin de Novell Netware qui n’a pas su s’adapter, notamment lors de l’essor de l’Internet[réf. souhaitée]. L’activité-serveurs a été complétée par une large gamme de produits comme SQL Server (base de données), Exchange(serveur de messagerie), BizTalk Server, Operations Manager, et autres outils d’administration système. L’activité serveur représentait en 2006 23 % du chiffre d’affaires de Microsoft, et était sa principale source de croissance des revenus et profits.
L’activité grand public, avec des logiciels de jeu (Flight Simulator), des encyclopédies (Encarta), des logiciels de gestion de finance personnelle (Money), une suite bureautique grand public (Works), et des matériels (souris, claviers, etc.). Cette activité a connu un développement important en 2001 avec le lancement de la Xbox, renouvelé avec le lancement fin 2005 de la Xbox 360.
L’activité Internet avec le portail MSN lancé en 1995 qui a subi plusieurs transformations depuis, avec la partie « logicielle » de MSN fournie sous la marque « Windows Live », depuis 2005. Microsoft est devenu un acteur majeur de ce marché avec Hotmail (messagerie) et surtout Live Messenger (messagerie instantanée), tout en peinant sur son moteur de recherche (Bing) face au leader de ce domaine, Google.
À l'avenir, les futurs systèmes d'exploitation Windows (comme le prochain Windows 8) intègreront certaines fonctionnalités incluses dans les précédentes versions des logiciels comme la suite bureautique Office. La firme espère ainsi réintégrer ses développements informatiques passés, à l'instar du ruban de Office 2007 que l'on trouve sous Windows 812. Les autres activités de Microsoft semblent donc avoir un rôle moteur dans le développement de Windows. Le 16 juillet 2014, Microsoft rachète l'entreprise Mojang, connue pour son jeu Minecraft, pour 2,5 milliards de dollars.
Microsoft se positionne également sur les appareils lecteurs de flux multimédias en temps réel en lançant à partir du 31 octobre 2014 aux États-Unis le Wireless Display Adapter13. Concurrent direct du Chromecast de Google, le système de Microsoft s'en différencie notamment en ne nécessitant pas de réseau Wifi14, mais seulement un protocole Miracast permettant de diffuser du contenu.